Les crues historiques

La place des inondations dans l'Histoire

Les archives au service de la mémoire des risques

L'histoire des Vallées des Gaves est émaillée de castastrophes naturelles ayant impacté lourdement les populations locales. A ce titre, les archives sont un outil incomparable pour apprécier la chronologie des inondations sur le territoire et constituent également un moyen fiable pour cerner la potentialité du risque sur des secteurs n'ayant pas observé d'évènements depuis longtemps.

Les recherches menées sur cette thématique ont permis de remonter jusqu'au 17ème siècle, période où les données, bien que disparates, commençaient à être retranscrites dans des récits de voyages, correspondances ou rapports d'Intendants ou délibérations consulaires (J.P. Métailié).

Ces chroniques nous permettent souvent de relativiser le caractère exceptionnel dont on affuble la majorité des épisodes récents.

 

Une crue décennale, c’est tous les 10 ans ?

Quand on parle de crue décennale, cela signifie qu’il y a une chance sur 10 pour qu’elle se produise chaque année. Pour une crue « centennale », ce sera une chance sur 100. Il peut très bien y avoir plusieurs crues centennales au cours d’un même siècle. De même, la probabilité de connaître une crue millénale d’une rivière n’est pas nulle… et nous ne pourrons jamais être protégés contre une telle crue. Il est donc très important de sensibiliser les habitants pour adopter les bons comportements en situation de crise et garantir la sécurité des personnes.

Les principales crues historiques

18 juin 2013

La crue catastrophique du 18 juin 2013 est le fruit d’une combinaison de plusieurs facteurs aggravants :

Un hiver particulièrement enneigé avec des cumuls de neige record depuis 50 ans au moins. Les hauteurs de neige atteignent en moyenne 2 m à 1500 m (quatre fois la moyenne), 3 m à 1800 m et plus de 4 m à 2500 m.

Un printemps frais et pluvieux, limitant la fonte et accentuant même les cumuls de neige sur le massif au-delà de 2000m. La pluviométrie bien supérieure à la normale conduit à saturer les sols sur le piémont et les chutes de neige se poursuivent jusqu’à fin mai au-dessus de 2000m sur le relief. Les cumuls de neige sont extraordinaires, avec par exemple 20m en cumulé sur la saison hivernale au Pic du Midi (pour une moyenne annuelle de 9m) !

A partir de la mi-juin, les températures deviennent franchement estivales avec des valeurs de 25 à 30°C atteintes plusieurs jours. Les cours d’eau gonflent jusqu’à des débits de plein-bord sous l’action d’une fonte marquée du manteau neigeux.

 

A partir du 17 juin, un épisode pluvio-orageux en flux de sud vient déverser de 150 à 200 mm sur le massif. La réaction des cours d’eau est brutale : chargés en matériaux, ils viennent dévaster les berges, emporter des habitations et inonder de larges zones urbanisées. L’évènement sera catastrophique pour le territoire avec le décès de 2 personnes et des dommages considérables estimés à 250M d’euros.

 

Sources : Météo-France, J-S Gion (http://inondations.loucrup65.fr/crues2013.htm)

 

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19-20 octobre 2012

Les 19 et 20 octobre 2012, des précipitations intenses s'abattent sur le massif pyrénéen, On relève des valeurs de 250 à 400 mm sur les crêtes ce qui a pour effet de provoquer une crue majeure des gaves. De nombreux enjeux humains sont en première ligne face aux rivières en furie : des campings sont évacués dans les vallées et la ville de Lourdes est durement touchée par le débordement du Gave de Pau. Un grand nombre d'hôtels et commerces sont inondés et les touristes sont évacués en barque par les sapeurs-pompiers.

 

Cet épisode est le plus important depuis au moins 30 ans (novembre 1982) sur le bassin du gave de Pau bigourdan.

6-7 novembre 1982

Les pluies exceptionnelles observées les 6 et 7 novembre 1982 provoquent des dégâts considérables sur toutes les Pyrénées, en particulier sur le versant sud (Andorre et Catalogne principalement). La crue du Gave de Pau cause une forte érosion sur un important linéaire de berges entre Héas et Luz. Les précipitations les plus violentes se manifestent près de la crête frontière avec plus de 200mm en 48h à Gèdre et sûrement des valeurs proches de 300mm sur les plus hauts sommets.