Les situations à risques

A quelle période surviennent les crues?

Le territoire des gaves est exposé à des crues survenant principalement sur les périodes automnales (octobre-novembre) et printanières (mai-juin), rarement en période hivernale. En effet, le majeure partie du bassin versant voit généralement les précipitations tomber essentiellement sous forme de neige en hiver : l'eau est stockée dans le manteau neigeux et ne s'écoule pas dans les torrents.

 

Au regard des crues historiques survenues sur les vallées des gaves, les situations à risque résultent généralement de 3 situations météorologiques caractéristiques :

  • les crues liées à des épisodes orageux 
  • les crues liées à un flux de sud
  • les crues liées à un flux de nord-ouest

Les crues liées à des épisodes orageux estivaux

Après une journée chaude ou à l’approche d’une masse d’air plus froide au printemps ou en été, l’air se déstabilise. Des orages se déclenchent alors sur les crêtes ou le piémont, déversant des trombes d’eau en un temps très court. Résultat, les eaux se concentrent très rapidement et engendrent des crues torrentielles sur les secteurs à forte pente charriant d’énormes quantités de matériaux (galets, blocs, arbres…). Ces épisodes soudains sont souvent imprévisibles car il est très difficile voire impossible de prévoir précisément la localisation et l’intensité de ces phénomènes. Les pluies diluviennes sous cellule orageuse provoquent souvent des cumuls de précipitations très importants en quelques heures voire quelques minutes. Les crues les plus destructrices s'observent ainsi sur les petits bassins versants (superficie de quelques km²) à l’image des inondations de mai, juin ou juillet 2018 dans le Val d’Azun.

Les crues liées à un flux de sud

Une dépression est centrée au large de la péninsule ibérique et pilote un flux de sud à sud-ouest humide vers les Pyrénées. Les précipitations se bloquent sur le relief provoquant de forts cumuls sur le versant espagnol et sur les têtes de bassin des gaves. Le gradient pluviométrique est fort : il peut tomber 200 à 300 mm sur Gavarnie et seulement quelques gouttes sur la plaine tarbaise en raison de l’effet de foehn.

Ces épisodes sont historiquement ceux qui ont provoqué les crues majeures sur le secteur des gaves, qui plus est quand ils sont associés à une fonte tardive du manteau neigeux comme ce fut le cas en juillet 1897 et juin 2013.

Les crues liées à un flux de nord-ouest

Les flux océaniques humides peuvent contribuer à la génèse de crues sur les Pyrénées occidentales. Cette situation est toutefois peu fréquente sur le bassin du Gave de Pau amont dans la mesure où ces perturbations sont généralement observées en période hivernale. La majorité du bassin versant se trouvant à une altitude supérieure à 1700m, les précipitations se produisent souvent sous forme de neige.

Les crues océaniques affectent plutôt le tronçon du Gave de Pau situé en plaine, à l'image de la crue de février 1952 qui est la plus forte connue dans le secteur de Pau ou sur l'Adour mais qui n'a pas produit de dégats majeurs sur les Vallées des Gaves.  

 

Le rôle de la neige dans tout ça?

La neige peut avoir un rôle majeur dans l’aggravation des crues observées sur le territoire. Les apports supplémentaires liés à la fonte du manteau neigeux viennent accroître considérablement les débits de base des cours d’eau (fonte nivale) à la double condition que l’isotherme 0°C remonte au-delà de 3000m en journée et que le stock de neige soit très important. Si une dépression active vient se manifester dans ce contexte, les conséquences peuvent être fortement dommageables.

 

En juin 2013, les cours d'eau débordaient dans certains secteurs alors que l'épisode pluvieux n'avait pas encore débuté!  Les jours précédents l'épisode, en raison de la chaleur régnant dans la journée, des pics de crues pouvaient être observés sur les rivières tandis que les débits baissaient la nuit lorsque la fonte était moindre.